Cessons de jouer aux voyeurs.

Publié le par Olivier Dragoni

                Au mois d’Avril 2008, lorsque j’ai choisi de venir en échange à Séville, je me souviens avoir préféré le second semestre académique pour pouvoir profiter de toute l’hégémonie culturelle et festive du printemps en Andalousie. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’un an plus tard, je ne suis pas déçu. Et les mises à jour de mon blog s’en sont ressenties…désolé pour les fans !

 

                Un mois d’avril très chargé donc, puisqu’au delà de l’installation définitive du beau temps sur Séville, c’est le moment que choisissent les habitants pour montrer toute leur fierté au reste du monde. Les deux semaines chômées sur les quatre dont dispose le mois suffisent à comprendre l’importance de cette période de l’année. Entre semaine sainte, premiers toros et ferias, la ville est en réelle ébullition que les nombreux touristes ne font qu’accroitre un peu plus chaque jour.

 

                L’immense cortège espagnol débarquant dans la capitale andalouse début avril pour la Semana Santa aura eu raison de notre foi chrétienne et nous a menés en pèlerinage en terres portugaises pour quatre jours. Des milliers de croyants arrivaient chaque jour à Séville, en voiture, en train, bus ou avion pour assister à l’évènement annuel pour tout bon chrétien espagnol qui se respecte. Plusieurs dizaines de processions se tinrent durant cette semaine, chacune amenant une statue représentant une scène biblique de sa paroisse jusqu’à la grande cathédrale centrale. Attiré ou non par la religion, croyant, pratiquant ou athée, la communion de ce peuple autour de valeurs communes reste une chose époustouflante à voir. La fierté des hommes soulevant plusieurs tonnes des heures durant montre l’importance de l’évènement aux yeux des espagnols. Voilà une des raisons pour laquelle je préférais alors visiter le pays voisin : laissons les espagnols se retrouver entre eux et cessons de jouer aux voyeurs, une semaine durant.

 

                Départ donc pour le Portugal, en bus dans un premier temps pour Faro la capitale de l’Algarve (Sud du Portugal). A peine la frontière passée que le changement se fait sentir, le bus marque des haltes assez fréquentes dans des villes dont les maisons ne sont pas sans rappeler les photos des favelas brésiliennes aperçues dans nos livres de géographie. La ville de Faro parait un peu plus habituée à recevoir les hordes de touriste chaque année mais à cette période beaucoup de commerces sont fermés, les habitants semble avoir déserté leur ville. La visite de la cité est bouclée en moins d’une demi-heure, aucun problème pour trouver un hôtel libre en centre-ville et le lendemain nous partons pour un petit tour à la plage d’Albufeira, en voiture, des amis nous ayant rejoins depuis Séville. Là-bas nous attend une plage au sable fin, un ciel azur digne des plus belles cartes postales et une eau turquoise bien trop froide pour en profiter pleinement. Mais rien ne pourra gâcher notre séjour et quand la nuit commence à pointer le bout de son nez, nous prenons la direction de Lagos pour passer la nuit. Un petit botellon au port de cette même ville, le temps de confirmer la bonne impression que nous avons sur le peuple portugais et nous voilà déjà reparti le lendemain matin pour une visite de l’arrière pays.

                Une grosse pause déjeunée dans le village de Monchique fut la récompense méritée d’une marche de plusieurs heures dans les montagnes pour accéder à une chapelle perdue sous les bois. Une des plus agréables surprises de tout ce séjour puisque toujours occupée par des paysans cultivant salades, tomates et carottes, la chapelle est toujours entretenue et les sourires ébahis des visiteurs sont les plus belles récompenses à offrir à ses habitants. La fierté qui se dégage de leur regard est par ailleurs sans ambigüité, si l’on est là aujourd’hui, c’est un peu grâce à eux !

 

                Entre un coucher de soleil sur l’océan, quelques heures passées au volant à confondre nos vies avec celle de Sébastion Loeb et la recherche de vivres pour nourrir les plus voraces d’entre nous, nous arrivons à Lisbonne tard dans la nuit et nous frisons l’insolence en trouvant un hôtel à deux pas du centre ville pour seulement 10€ la chambre par personne. Le souvenir que nous a laissé le propriétaire restera à jamais gravé dans nos mémoires, parlant français avec un accent où se mêlent de l’allemand, du portugais et de l’espagnol, tout était réuni pour que les derniers jours soient les plus réussis possibles.  

                Lisbonne est une ville magnifique, et regroupe en son sein toute l’histoire du Portugal. Les différents peuples qui y sont passés – des maures aux goths en passant par les Celtes – ont chacun laissé leurs marques. La capitale portugaise est comme un musée à taille humaine, où chaque coin de rue rappelle une anecdote historique et où chaque place a vue se dérouler des scènes cruciales pour l’avenir du pays. Il me faudrait des pages entières pour décrire mon impression totale sur Lisbonne et je vous la réserve pour vous la conter autour d’un verre dès mon retour car ce texte est déjà bien trop long et il me reste encore tant d’aventures à vous raconter que par peur de vous lasser j’arrête ici le récit de ma première semaine d’avril.

 

Merci à Aitana pour les photos et ne pas avoir craqué dans les virages quand j'étais au volant!

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J
J'ai vraiment hate de te rejoindre!Plus qu'à attendre 50 jours et c'est parti pour de nouvelles aventures<br /> <br /> Puis tu écris vraiment bien je suis fiere de toi<br /> Gros bisous je t'aime
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